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Il a été démontré que, dans le secteur pharmaceutique, les entreprises qui avaient des stratégies de collaboration avec l’extérieur (secteur public ou d’autres acteurs extérieurs à l’entreprise) étaient les entreprises les plus innovantes. Elles ont un avantage concurrentiel par rapport à leurs concurrents car justement elles collaborent en dehors de leurs frontières, avec d’autres personnes qui apportent de la richesse à leur recherche. Ceci est également vrai pour les fabricants de dispositifs médicaux.
Source : Cockburn and Henderson - Absorptive Capacity, Coauthoring Behavior and the Organization of Research in Drug Discovery
Mais attention, la recherche sur les implants ne peut pas être calquée sur celle du médicament !
On ne peut pas prendre les pratiques qu’il y a dans le médicament et les transposer de manière stricte dans la recherche sur les implants. Il y a une réelle spécificité de la recherche cliniques pour les implants et elle doit être vue de manière très différente.
La seule chose qui compte ce sont les preuves scientifiques.
Feigner et al. - Physicians’ Decision Making on Adoption of New Technologies and Role of Coverage with Evidence Development. A Qualitative Study. Value in Health (2018).
Voici une étude menée par Jones and Al. en 2011, qui cherche à comprendre quelles sont les sources d’informations les plus importantes pour la prescription d’un nouveau médicament pour selon des médecins spécialistes. Le tableau ci-dessous illustre les résultats obtenus :
Critères | Note |
---|---|
Collègues Spécialistes | 3.7 |
Congrès Scientifiques | 3.5 |
Publications Scientifiques | 3.1 |
Pharmacien Hospitalier | 2.2 |
Représentant Médical | 2.1 |
Publicité Commerciale | 0.8 |
Les médecins ont voté entre 0 et 5 en classant les sources d'informations - 0 étant la plus basse et 5 la plus haute.
Les médecins vont baser principalement leurs
décisions de prescrire selon trois critères principaux : l’influence des collègues spécialistes, des congrès scientifiques et des publications scientifiques sont les principaux critères.
Pour améliorer l’adhésion des médecins, il est important de mettre les médecins dans une position de partenaires scientifiques et non de collecteurs de données pour améliorer l’efficacité des études.
Il existe différentes choses à mettre en place pour améliorer le déroulement des études :
En mettant les médecins comme partenaires de la recherche scientifique, on passe alors d’un contexte d’obligation légale (PMCF) à des publications scientifiques qui seront lues par des gens et surtout qui vont créer de la valeur ajoutée pour le fabricant de dispositifs médicaux. On passe alors d’une obligation légale à une stratégie de publication scientifique, qui va permettre d’étendre le message aux clients ou à de futurs clients.
Prenons l'exemple d’un essai clinique de phase 3, avec un budget de 12 millions d’euros. Voici la répartition des coûts :
Au total, 28% du budget est consacré au contrôle des données. En impliquant alors les médecins dans les recherches cliniques, le monitoring ne sera alors pas aussi chronophage et donc cela diminuera le coût des études.
Prenons maintenant le cas particulier où les médecins “travaillent” pour les fabricants en collectant des données pour ces derniers. Il ne faudra donc pas micro-manager les clients (les médecins), en les surveillant point par point et en leur demandant de corriger ce qu’ils font. Si jamais il n’est pas possible de renverser le paradigme de faire en sorte que les médecins aient un intérêt personnel dans la collecte des données, les fabricants auront alors beaucoup de travail à faire et pourront se retrouver dans une situation difficile, de friction avec les médecins investigateurs.
Il faut donc éviter les frictions pendant le recueil :
Il faut également favoriser la recherche scientifique :
Enfin, c’est important de promouvoir la publication scientifique :